Exemple de profondeur de champ réduite pour mieux détacher le sujet de l’arrière plan
Rappelons que la profondeur de champ est conditionnée par l’ouverture du diaphragme, plus celui-ci est ouvert, cas des conditions de prises de vue en faible lumière par exemple, ou si l’on souhaite détacher le sujet photographié de son environnement, par exemple pour un portrait en plan serré, plus petite sera la zone de netteté. Des phénomènes de réflexion, notamment dans le cas des prises de vue au flash, peuvent également renforcer cet effet (auxquels peuvent s’ajouter des aberrations chromatiques diverses, des particules, comme par exemples des microgouttelettes d’eau, étant susceptibles de difracter la lumière, en se comportant comme autant de petits prismes). Des tâches ou de la buée sur la lentille frontale, des saletés ou poussières présentes dans l’optique, ou sur le miroir de l’appareil photographique peuvent être également causes de confusions. Les appareils potentiellement les plus exposés à ce genre de désagréments sont les réflexes à optiques interchangeables. Certains boitiers réflexes haut de gamme incorporent des systèmes anti-poussières pour contrecarrer ce risque (généralement constitués d’un mécanisme d’auto-nettoyage par train de vibrations activé à chaque mise sous tension pour décoller les poussières de la surface du capteur ou du plan film. Ce dispositif est parfois complété par un filtre antistatique (pour les capteurs CCD) et un réceptacle équipé d’un adhésif pour la collecte des poussières). Même sur des appareils compacts avec optique solidaire du boîtier, la présence de quelques poussières dans le bloc optique, ou derrière celui-ci, sur la glace protégeant le capteur n’est pas à exclure (une pollution éventuelle pouvant survenir à l’occasion des diverses manipulations d’assemblage chez le fabricant du matériel). On peut aussi évoquer des problèmes d’étanchéité sur certains équipements surtout si les conditions d’utilisation sur le terrain sont particulièrement agressives (projection d’eau, vent soulevant de la poussière ou du sable). Les boitiers haut de gamme, auxquels ont généralement recours les professionnels, sont dit «tropicalisés » pour mieux résister à ce genre d’environnement. Pour les films argentiques, la chaine de développement peut elle aussi apporter son lot d’artefacts (dépôts accidentels de fibres ou poussières sur la pellicule, problèmes chimiques avec les bains, etc.) C’est le caractère systématique de certains effets qui permettra notamment de privilégier tel ou tel axe d’investigation pour identifier la cause du phénomène constaté. Des sources lumineuses fortes et excentrées peuvent aussi provoquer certains effets optiques (par exemple l’effet Newton, plus ou moins présent en fonction de l’ouverture du diaphragme de l’appareil photographique et la position de la source lumineuse par rapport à l’axe optique…). La technologie numérique apporte également son lot de dysfonctionnements potentiels.
Mais d’abord, quelques petits rappels.
A propos de la technologie numérique:
Les capteurs d'images sont généralement constitués d’arrangements matriciels de cellules photosensibles (d’autres configurations existent néanmoins à l’exemple des arrangements linéaires dédiés à des applications spécialisées comme la lecture de codes barres, les scanners ou du contrôle industriel). Pour ce qui touche au domaine grand public, on peut essentiellement considérer deux grandes catégories de dispositifs basés sur les semi-conducteurs : Les capteurs CCD et les capteurs CMOS.
Les CCD (Charge Coupled Devices) :
Ces dispositifs à transfert de charges reposent donc généralement sur des matrices à deux dimensions dont la taille est exprimée en nombre de pixels, ce qui définit la résolution des images en fonction d’une optique donnée. Les pixels peuvent être de tailles et formes différentes en fonction des modèles de capteurs.
Capteur CCD
L'éclairement de la matrice provoque l'accumulation de charges électriques dans chacun des photosites. La lecture consiste à amener ces charges en séquence vers la broche de sortie du CCD, où l'on mesure un courant de sortie. Cette opération vide tous les photosites de leurs charges, et les réinitialise pour la pose suivante. La tension de sortie est lue et amplifiée par un étage analogique, puis convertie en signal numérique. Les capteurs CCD s’organisent autour de trois grandes familles en fonction des topologies retenues par les fabricants : Full-frame CCD:
Dans un CCD pleine trame (full-frame CCD), les charges sont déplacées vers la sortie à l'aide de signaux d'horloge qui sont produits par une électronique de commande. Il y a deux types d'horloges : - celles qui décalent toutes les lignes d'un cran ; la dernière ligne est décalée vers une ligne supplémentaire masquée à la lumière (registre horizontal);
- celles qui décalent le registre horizontal d'un cran vers la sortie du CCD. Dans cette technologie la construction est assez simple puisque les lignes CCD « verticales » jouent à la fois le rôle de capteurs de lumière et de moyen de transmission des charges. L'avantage est un rendement global intéressant, puisque presque toute la surface est sensible : Le facteur de remplissage, rapport de la surface sensible à la surface totale du circuit intégré, est proche de 100 %. Mais il est nécessaire d'avoir un obturateur optique externe pour fixer précisément le temps d'intégration et éliminer toute lumière incidente pendant le transfert des charges. Pour combattre ce même phénomène de lumières parasites, deux autres technologies de transfert de charges sont disponibles : Full-frame transfer CCD:
La rétine CCD à transfert de trames (full-frame transfer CCD) est similaire, mais elle utilise en plus un second jeu de lignes CCD « verticales », masquées par une couche métallique opaque. A la fin du temps de pose, on transfère très rapidement l'image électronique acquise dans la matrice photosensible vers la matrice aveugle. Cela permet ensuite de recommencer une acquisition, pendant que la matrice aveugle transmet l'image vers la sortie au rythme normal.
Capteur interligne:
La rétine CCD à transfert de trames (full-frame transfer CCD) est similaire, mais elle utilise en plus un second jeu de lignes CCD , masquées par une couche métallique opaque. A la fin du temps de pose, on transfère très rapidement l'image électronique acquise dans la matrice photosensible vers la matrice aveugle. Cela permet ensuite de recommencer une acquisition, pendant que la matrice aveugle transmet l'image vers la sortie au rythme normal:
Dans ce dispositif, les CCD verticaux « aveugles » ne sont pas disposés sous la forme d'une matrice compacte comme dans la technique précédente, mais sont intercalés entre les sites photosensibles disposés en rangées verticales. L'efficacité diminue puisque le facteur de remplissage baisse sensiblement dans cet arrangement. Les capteurs Cmos (Complementary Metal Oxide Semiconductor) :
Les rétines CCD nécessitent la mise en oeuvre d'un process de fabrication particulier et imposent un adressage séquentiel de l'ensemble des points de l'image. La conversion charge -> tension et l'amplification du photo signal se fait juste avant la sortie. Au contraire, les capteurs Cmos utilisent une méthode de traitement décentralisé au niveau de chaque photo site. Ils mettent en oeuvre un process standard et autorisent l'accès aléatoire à chaque point de l'image, ainsi que l'intégration de fonctions de haut niveau. Le concept de base est celui de pixel actif qui associe au sein de chaque photosite au minimum un capteur de lumière (photodiode ou condensateur Mos photosensible) et un amplificateur. Une matrice de commutation répartie sur l'ensemble de la puce permet d'accéder à chaque point.
Capteur CMOS
Les rétines Cmos ont des avantages déterminants : outre un haut niveau d’intégration, elles ont un coût très favorable et des résolutions potentiellement très élevées. Des capteurs « intelligents », irréalisables avec la technologie CCD, rendent des services considérables en vision artificielle. Néanmoins, leur gros inconvénient est d'avoir un facteur de remplissage d'emblée inférieur à celui des CCD. Il en résulte qu'ils sont moins adaptés pour les applications scientifiques et industrielles délicates en faible lumière. Les rétines électroniques sont intrinsèquement monochromes. Elles sont rendues aptes à la couleur au moyen de filtres déposés sur leur surface. Ces filtres sont composés d'une mosaïque disposée judicieusement au-dessus de chaque cellule photosensible (selon la matrice de Bayer), avec une organisation du système de collecte de charges (CCD) ou d'adressage (Cmos) permettant de récupérer une image complète dans chacune des couleurs primaires. Le choix naturel des couleurs des filtres est rouge, vert, bleu. Toutefois, ces filtres sont très absorbants et il a été proposé, pour améliorer le rendement quantique des capteurs d'images en couleurs, d'utiliser les couleurs complémentaires cyan, jaune, magenta. De multiples sources de bruit.
Un capteur d'images est avant tout un transducteur de lumière et son efficacité de conversion se chiffre en termes de rendement quantique. Il s'agit du rapport entre le nombre de photoélectrons générés par chaque cellule rapporté au nombre de photons incidents. La sensibilité du capteur est une combinaison du rendement quantique et du facteur de conversion entre la charge électrique collectée et la tension de sortie. A l'inverse, pour les signaux d'amplitude trop élevée, on observe un phénomène d'éblouissement à la saturation. Les condensateurs emmagasinent une charge excessive qui a alors tendance à s'écouler dans les cellules voisines, créant ainsi des effets de halo (blooming) ou de traînée (smear) particulièrement gênants sur les images à fort contraste. Des structures antihalos sont créées sur les CCD pour écouler en toute sécurité les charges excessives. Dans un capteur d'images, il y a une multitude de sources de bruit. Elles ne sont réellement gênantes que dans le cadre d’applications à caractère scientifique, requérant une très grande précision (par exemple dans le cadre de l’astrophotographie, la microscopie dans différents domaines, ou lors de protocoles de mesures particuliers…)On peut néanmoins dans ce cas les contrecarrer pour partie par la mise en oeuvre de diverses précautions:
• Choisir un capteur offrant les caractéristiques intrinsèques les plus appropriées et être vigilant aux conditions d’exploitation du matériel lors des acquisitions (refroidissement des capteurs).
• Etalonner minutieusement le système de prise de vue en établissant de cartes de réponses.
• Recourir à des séquences de traitements post-acquisition initiale : On passe ainsi de l'image brute à l'image finale par une série d’opérations correctrices inhérentes à ces différentes sources de bruit.
Pour l’essentiel, ces sources de bruits sont: Le courant d’obscurité :
Il résulte d'imperfections ou d'impuretés dans le substrat de silicium ou à l'interface entre le silicium et la silice, ce qui a pour conséquence soit de créer des charges en l’absence de toute source lumineuse soit d’augmenter le signal collecté par les photosites. Des pixels abimés peuvent produire ainsi un grand nombre de charges parasites : on parle de pixels chauds. Cet effet étant essentiellement de nature thermique (le courant d'obscurité double tous les 6 à 9°C selon la technologie), la meilleure façon de diminuer le courant d'obscurité d'un CCD est de le refroidir. Notons que les caméras CCD utilisées par exemple en astrophotographie intègrent des dispositifs de refroidissement. Le courant d'obscurité engendre deux types de bruits : Il résulte d'imperfections ou d'impuretés dans le substrat de silicium ou à l'interface entre le silicium et la silice, ce qui a pour conséquence soit de créer des charges en l’absence de toute source lumineuse soit d’augmenter le signal collecté par les photosites. Des pixels abimés peuvent produire ainsi un grand nombre de charges parasites : on parle de pixels chauds. Cet effet étant essentiellement de nature thermique (le courant d'obscurité double tous les 6 à 9°C selon la technologie), la meilleure façon de diminuer le courant d'obscurité d'un CCD est de le refroidir. Notons que les caméras CCD utilisées par exemple en astrophotographie intègrent des dispositifs de refroidissement.Le courant d'obscurité engendre deux types de bruits :
- Le bruit de non-uniformité, lié au fait que le courant d'obscurité peut, dans une image, varier d'un point à un autre (effet additif).
- La non-uniformité de la réponse photo-électronique (effet multiplicatif).
Pour corriger ces défauts, on utilise généralement des traitements numériques (il existe des logiciels spécialisés). On réalise notamment une pose sur une source uniforme afin d’obtenir un champ plat. Cela correspond à une réponse normalement uniforme à une excitation elle-même uniforme. En fait, cette réponse est potentiellement déformée et modulée par la réponse non uniforme des pixels. On note la réponse à cette excitation uniforme, et on utilise ensuite cette information dans le processus de correction. On passe ainsi de l'image brute à l'image finale par soustraction des effets additifs et division par les effets multiplicatifs. Le bruit quantique (ou photonique).
Il est lié à la nature quantique du rayonnement lumineux et est proportionnel au temps de pose. Il s’exprime comme la racine carré du signal incident (c'est-à-dire le nombre de photons reçus). Bruit de fond.
Le bruit de fond représente le bruit de photons de la lumière parasite qui se superpose au signal. Comme le bruit quantique, il est lié aux sources (ici parasites) et non au détecteur. Dans l'infrarouge, il est dominé par l'environnement chaud que voit le détecteur. Le bruit thermique.
Le bruit thermique provient de l'agitation thermique des porteurs de charge du détecteur. Il est à moyenne nulle, son écart-type augmente avec la température.
Le bruit de lecture.
Le processus de lecture contribue au bruit de lecture, par exemple dans un CCD lorsque les photoélectrons sont transférés le long d'une colonne vers un registre de lecture. On quantifie le bruit de lecture par son écart-type en nombre de photoélectrons par pixel.
Le bruit d'amplification.
L'électronique d'amplification introduit un gain, dont la valeur n'est pas fixe mais sujette à différents bruits.
Le bruit de quantification.
La conversion du signal analogique initial (capté par les photosites) en signal numérique (codé en bit) introduit des approximations en fonction de la résolution employée. Le bruit de quantification (ou numérisation) est donc égale à l’erreur moyenne commise en échantillonnant le signal analogique.
Les parasites.
Ils dépendent de l’environnement électromagnétique du capteur, et du blindage de celui-ci. Ils se traduisent principalement par des pixels saturés sur l’image.
Evaluation du dossier photos à l’éclairage de ces considérations technologiques:
Il est bon de souligner que la sensibilité supérieure des capteurs numériques, en comparaison des courbes de réponse de la pellicule argentique, semble avoir contribué à augmenter la moisson d’images bizarres (même s’il est vrai par ailleurs qu’il est plus économique de multiplier les prises de vue avec ce genre de technologie, comme cela a été déjà évoqué précédemment).
Dans les cas de figures qui nous intéressent, on peut donc s’interroger sur la part que peuvent prendre certains types de bruits inhérents à la technologie numérique employée.
Le courant d’obscurité peut-il jouer un rôle dans les images obtenues ?
Cela nous paraît difficilement soutenable, en regard de l’ampleur des effets constatés sur les images produites et de leur grande variété (se reporter aux multiples exemples présentés).
En effet, certaines sources lumineuses sont tellement intenses (nous nous interrogeons toujours sur leur origine) qu’elles génèrent à l’image des effets caractéristiques tels que les « bloomings » et les « smearings » affectant des surfaces très importantes sur l’image.
Le blooming: L’image comporte de forts contrastes locaux (une zone de l’image dans laquelle un élément clair est juxtaposé à une partie sombre). En zoomant sur ces portions de clichés, on constate que les pixels à la frontière de ces deux zones n’ont pas la couleur attendue. Les capteurs possèdent un seuil de saturation, au delà duquel la cellule trop illuminée envoie ses charges excédentaires vers les cellules voisines: c’est le phénomène de diffusion spatiale ou blooming.
Exemple de blooming
L’effet de smearing apparaît au moment du transfert de charges et produit des traînées verticales dans l’image. Ce défaut est particulièrement visible sur les images à forts contrastes.
Exemple de smearing
Par ailleurs, soulignons que pour le cas général, les conditions thermiques extérieures de mise en oeuvre des appareils photos ne varient pas ou quasiment pas sur la durée d’une séquence de prise de vue. L’appareil photographique est en équilibre thermique avec l’environnement. Lors d’une veillée qui peut s’étaler sur plusieurs heures, si les conditions météos ne sont pas trop défavorables (cas de la pluie ou d’une très forte humidité), nous prenons soin de garder les appareils en bandoulière autour du cou ou à l’épaule pour justement éviter des chocs thermiques, ou la formation de buée sur l’optique. (Rappelons que ce bruit est modulé par la température et le temps de pose auxquels sont exposés les capteurs photosensibles).
Qui plus est, nous n’avons nullement constaté une différence dans la quantité de clichés « anormaux » obtenus en fonction des saisons de l’année (et nous pouvons nous targuer d’avoir fait des veillées par tous les types de temps, endurant parfois des températures nettement en dessous de 0°c (notamment un -18°c à l’hiver 96), comme des températures canicul aires en été, avec le thermomètre dépassant allégrement les 40°c…)
Il est aussi bon de rappeler que dans le cas des prises de vue diurnes, ou des prises de vue de nuit au flash, les temps d’exposition n’excèdent guère quelques centièmes de secondes (ce qui contribue à limiter de façon drastique les éventuels effets du courant d’obscurité sur la prise de vue).
Ce constat s’appuyant sur un large éventail d’appareils photos numériques à la disposition des membres du groupe, la piste du courant d’obscurité ne nous semble pas pouvoir être retenue. Quant aux pixels morts, ou aux points chauds, nous n’y reviendrons pas, leur repérage d’une image à l’autre étant aisé (C’est en effet toujours la même partie de l’image obtenue qui en sera affectée).
Les autres types de bruits évoqués plus haut (bruit de fond, bruits photonique, bruit de lecture, bruit d’amplification et bruit de numérisation), nous semblent trop ténus pour qu’on puisse leur concéder un rôle quelconque dans la production de ces images singulières et souvent très spectaculaires.
En conclusion, on peut considérer ces diverses sources de bruits comme négligeables et peu gênantes dans le cadre de prises de photos ordinaires (hors du champ spécifique de l’astrophotographie, ou de prises de vue en microscopie, comme cela a été suggéré précédemment…).
De notre point de vue, Il faut donc à priori chercher ailleurs l’origine de ces anomalies photographiques.
Et pourquoi pas du côté d’un parasitage d’origine électromagnétique ?
Nous avons évoqué plus haut que ce genre de perturbation serait susceptible de produire des aberrations diverses en affectant toute la chaîne de traitement (depuis l’acquisition des photons incidents sur la matrice photosensible jusqu’à la constitution du fichier de numérisation et son stockage sur la carte mémoire). Dans cette hypothèse la question reste de déterminer si l’origine de ce rayonnement est purement locale, et momentanée, et s’il est d’origine naturelle ou artificielle ? Des indices annexes, comme certaines sensations corporelles ressenties par les témoins à différentes occasions, peuvent donner quelque consistance à cette hypothèse.
Nous allons y revenir plus en détail un peu plus loin…
Un trait de lumière resté inexpliqué…
Dans tous les cas de figure, il nous apparaît nécessaire de s’entourer d’un certain nombre de précautions élémentaires pour s’affranchir des artéfacts classiques: Entretenir avec soin son matériel (propreté de l’optique à préserver autant que possible des poussières et de l’humidité, en maintenant le cache en place entre deux prises de vue…), contrôler les conditions de prises de vues (réglage de l’appareil, temps d’exposition, ouverture du diaphragme, choix de la focale appropriés au sujet visé) ainsi que l’environnement immédiat (position des sources de lumière par rapport à l’axe optique, présence de poussières ou d’humidité dans l’atmosphère, etc.) Le fait de mettre en oeuvre plusieurs équipements différents peut en tout cas tendre à amenuiser ce risque en doublant systématiquement les prises de vue pour vérification immédiate. Nous nous sommes aussi efforcés à reproduire certains effets découverts sur les clichés en nous mettant dans certaines conditions déterminées. Ces essais de contrôle nous ont permis d’apprécier les causes de confusions possibles avec des phénomènes optiques connus (phénomènes de réflexion sur les photographies au flash dans des ambiances saturées d’humidité, ou chargées en poussière, effet Newton…). Nous produisons ci-après un certain nombre d’exemples:
Exemple d’effet Newton
Photo prise sous la neige
Fumée de cigarette
Sur la gauche de l’image, fumée d’un feu de bois
Exemples de dragonne passant dans le champ de l’objectif, photo ci-dessus et photo de droite.
Coup de flash dans l’axe de l’optique…
Insecte (vraisemblablement un papillon de nuit)…
Nous n’avons néanmoins pas la prétention d’avoir épuisé toutes les explications possibles, nos connaissances en matière d’optique et de technologie photographique ne sont pas exhaustives, et d’autres hypothèses à contenu technique sont peut être encore envisageables.
Alors quoi d’autre ?
Il paraît intéressant de noter qu’un soir, durant cette période particulière, alors que Pierre, Brice et Denis étaient accompagnés d’autres amis, et qu’ils s’étaient progressivement écartés du reste du groupe pour expérimenter à nouveau ces étranges phénomènes, l’une des personnes présentes (Jean-François) les appela et tenta de les rejoindre alors qu’ils étaient en train de vivre ces manifestations insolites. Ils furent interloqués de constater qu’il lui fut impossible de s’approcher d’eux, des pierres se mettant à tomber bruyamment sur la route entre lui et eux, ce qui rendit la situation encore plus étrange et inquiétante. Lorsque les sensations dans les membres se dissipèrent, les chutes de pierres cessèrent, et ils purent à nouveau se regrouper pour commenter les photographies réalisées pendant cette période. Toutes ces manifestations sont à l’évidence liées (Sensation d’énergie qui nous traverse le corps, photographies insolites, chutes de pierres). Par contre nous n’avons rien constaté de nos yeux durant ces séances de photographies. De deux choses l’une, soit les phénomènes enregistrés ont une réalité physique (ce que suggère fortement notamment les prises de vue de jour) et dans ce cas ils ne sont visibles que pendant des laps de temps très brefs (en toute logique en deçà du temps de persistance rétinienne, c’est à dire de l’ordre d’une durée inférieure à un cinquantième de seconde), soit l’image est formée directement sur le support, sans passer par l’optique de l’appareil photographique.
Dans la première hypothèse, phénomène réel, mais particulièrement bref, « figé » en quelque sorte au moment de la prise de vue, on a deux éventualités qui s’offrent à nous :
Soit la chose est dotée d’une très grande vélocité, bien supérieure à celle de mobiles conventionnels, qu’il s’agisse d’aéronef ou de biologiques (car sinon les personnes présentes auraient assurément perçu quelque chose), soit la chose apparaît, se matérialise d’une façon ou d’une autre, et très opportunément dans le champ photographié juste au moment de l’action de prise de vue. Pour tout dire, nous avons le sentiment qu’il ne faut pas opposer les deux possibilités, mais bien au contraire les juxtaposer ! En effet, il n’y qu’à considérer les séquences vidéos également en notre possession. Prenons par exemple le film réalisé par Patrick Langouët en avril 2001. Peu après qu’un hélicoptère ait survolé le secteur avec insistance à très faible altitude, on peut y voir, en prenant soin de faire défiler les images au ralenti, une petite boule lumineuse sortir d’un bois, puis jaillir au dessus d’une ligne d’arbres en avant plan et accélérer de façon fantastique en montant dans le ciel à la verticale. Patrick n’a remarqué le phénomène qu’une fois rentré chez lui, en visionnant le film sur un téléviseur. Cette séquence spectaculaire a été reproduite dans notre film documentaire « UFOs & Crop Circles ». Le groupe UFOCUM qui a étudié la séquence a conclu qu’il n’y avait là aucune confusion possible avec un artefact quelconque (le caméraman ne modifie à aucun moment ni les réglages de son caméscope, ni le cadrage durant le très bref instant où le phénomène est présent). L’accélération au moment de l’élévation du phénomène a pu être estimée à une valeur de 186 G ! (ce qu’à priori aucun organisme vivant ne pourrait supporter).
Sur d’autres séquences vidéos, cette fois réalisées sur support numérique, nous pouvons observer, grâce notamment à des ralentis et des arrêts sur image (non bruités, gros avantage du numérique par rapport à l’analogique (format VHS)) des structures sombres, généralement filiformes, traversant le cadre selon des trajectoires rectilignes (Nous en présentons également une dans notre film documentaire). Dans un certain nombre de cas, il semble, à partir de repères sur l’image, par exemple sujet en avant plan, ou détails dans le décor, que ces mystérieuses manifestations soient relativement éloignées du vidéaste (de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines de mètres). Compte tenu du champ couvert par la focale de l’objectif de la caméra (cas du plan large) on peut estimer des fourchettes de vitesses qui semblent incompatibles avec quelque chose de connu… Sans pour autant invoquer une « hallucination » électronique, on peut néanmoins s’interroger sur la possibilité d’une forme d’interférence (électromagnétique?), ou d’action contrôlée à distance ayant pour cible le matériel de prise de vue. N’oublions pas que nous avons été confrontés à plusieurs reprises à divers dysfonctionnements, comme des blocages des boîtiers incompréhensibles, le déclencheur refusant de marcher, ou des vidages d’accumulateurs, alors que les batteries étaient à pleine charge l’instant d’avant. Nous ne reviendrons pas aussi, à ce propos, sur les sensations physiques ressenties par certains d’ente nous à quelques occasions sur le terrain. Dans l’éventualité d’une action à distance, pourquoi ne pas envisager que le photographe puisse aussi en être l’objet? Par exemple celui-ci disposerait-il tout le temps de son entier libre arbitre quant au moment choisi pour presser le déclencheur, et quant à la direction dans laquelle est braqué son appareil de prise de vue? Cette hypothèse n’est pas si incongrue que cela, car en d’autres circonstances, nous nous sommes surpris à avoir les uns ou les autres des comportements « réflexes » qui échappent à toute logique, mais qui nous ont permis de nous mettre en situation de voir ou vivre des choses inattendues. Nous serons amenés à revenir sur ce point ultérieurement, dans d’autres développements.
Autre question épineuse : Si ces phénomènes photographiés sont bien matériels, ils ne semblent pas faire partie de notre réalité conventionnelle. S’agit-il dès lors d’interactions avec une réalité parallèle, coexistant avec la nôtre et interférant de temps à autre, et ce peut-être plus spécifiquement en certains lieux? Certains évoquent même à ce propos un autre plan vibratoire, ou des portes vers d’autres dimensions. Il est clair que nous naviguons là en pleine spéculation. Néanmoins, les autres manifestations enregistrées, comme les phénomènes de type poltergeist, ou les observations d’ OVNI, pourraient s’intégrer dans le cadre d’une telle éventualité.
D’un autre côté, on peut s’interroger sur la fréquence de ces anomalies photographiques. Le phénomène est loin d’être systématique en regard de la quantité de clichés réalisés sur le terrain, par tout temps, de jour comme de nuit. Notons au passage que cette opportunité de mitrailler à tout va n’a été permise qu’avec l’avènement de la technologie des appareils numériques, l’argentique interdisant pour des raisons de coût une telle débauche de déclenchements. Qui plus est, on peut évoquer une forme d’interactivité au travers des prises de vue, à fortiori avec la concomitance d’autres types de manifestations étranges. Dès lors, et dans ces circonstances particulières où les stimuli se font nombreux et divers, comment ne pas y voir l’expression d’une intention? Ces situations ne sauraient être fortuites, surtout quand elles s’inscrivent dans la durée (c’est le cas pour ce qui est de notre vécu au col de Vence). Faut-il finalement interpréter tout ceci comme une forme de communication, certes indirecte, de la part d’un phénomène plus vaste et complexe, se présentant à nous de façon protéiforme? Ne nous laisse-t-on pas de la sorte des indices pour aiguillonner notre réflexion, et peut être nous conduire petit à petit à remettre en cause notre cadre de références? La question ne peut pas être écartée. En tout cas il y a là matière à débattre, et investiguer…