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Phénomène insolite observé à bord d'un vol Easyjet le 21/05/2011
Compte rendu d’enquête – Observation du 21/05/2011
Sommaire :
1/ Rappel des faits
2/ Enquête et démarches entreprises
3/ Hypothèse GEIPAN
4/ Examens complémentaires
5/ Conclusion temporaire
Annexes
1/ Rappel des faits :
Pierre Beake : « Je revenais d’un séjour de quinze jours en Angleterre en compagnie de ma femme, Patricia, et de deux amis proches, MM. Christophe Belaubre et Patrick Langouët.
Nous avions décollé de London Gatwick (GB) le 21 mai 2011 aux environs de 18h20 (Heure locale) sur un vol régulier de la compagnie Easyjet (Immatriculation du vol : EZY5073 ) à destination de Nice (FR) où nous devions nous poser vers 21h (Heure locale). »
Chronologie des faits:
« 1/ Aux environs de 19h55, l’Avion est secoué violemment par une puissante onde de choc latérale.
Je prends plusieurs fois par an l’avion et selon mon expérience, cela n’a rien à voir avec une turbulence atmosphérique classique (Trou d’air) qui est généralement orientée sur le plan vertical.
Quant à un jet stream ça paraît peu probable vu la brièveté de la turbulence.
L’avion a oscillé de droite à gauche en vibrant (A priori moins d’une minute pour se stabiliser). Le personnel de cabine a immédiatement commandé aux passagers de boucler leurs ceintures et s'est employé à rassurer quelques passagers effrayés.
Précisons qu’à ce moment là l’avion évoluait à haute altitude, largement au dessus de la couverture nuageuse, en régime de croisière et que les conditions atmosphériques étaient calmes. Il n'y a d’ailleurs pas eu d'autres turbulences ni avant ni après l’évènement.
C'est ce violent remous qui a incité Christophe qui était assis à ma gauche, à examiner les abords de l'avion au travers du hublot. Précisons que nous étions installés sur la même rangée de sièges, trois côté gauche et un côté droit par rapport à la coursive centrale de l’avion et vers la partie arrière de la cabine (En deçà de l’emplanture des ailes ; voir photos).
Positions respectives de gauche à droite : Christophe, Pierre, Patricia, Patrick .
2/ Christophe a immédiatement détecté la présence d'une trainée noirâtre/brunâtre à proximité de l'aéronef (Aucune confusion possible avec les trainées de combustion émises par les réacteurs de l'Airbus)
3/ En cherchant à déterminer ce qui produisait cette trainée, il a rapidement localisé une sphère blanche aux pourtours légèrement flous évoluant à la pointe de cette trainée. Il nous en fait immédiatement part, ce qui me permet d’observer également le phénomène depuis ma place en me penchant de son côté. »
Photo n°2 de la séquence. Auteur C. Belaubre (Copyright coldevence.com)
« Cette sphère n’est pas particulièrement lumineuse, et n’offre pas un aspect métallique. Elle présente une couleur blanche unie. Elle n’a pas varié d’aspect ni de taille durant toute la durée de l’observation.
4/ L’objet nous semble évoluer à proximité de l’avion, se maintenant à distance constante de celui-ci, légèrement en dessous sur son côté gauche. (Du côté où nous avions pris place...)
5/ La sphère vole parallèlement à l’avion et à la même vitesse durant près d’un quart d’heure!
6/ Durant cette phase, nous avons fébrilement tenté de réaliser des prises de vue de la manifestation à travers du hublot directement accessible de notre position.
13 images numériques ont été réalisées à l’aide de deux appareils photos sur lesquelles ont voit distinctement le phénomène.
Matériels utilisés : Panasonic DMC-FS62 pour 11 images et Sony DSC-W215 pour 2 images (Voir quelques clichés en pièces jointes). J’ai pour ma part perdu beaucoup de temps à récupérer mon appareil photo (Sony DSC-W215) qui était rangé dans un sac en porte-bagages cabine.
Nous n’avons pas eu la présence d’esprit d’utiliser la fonction vidéo de nos appareils, et avec le recul, c’est bien dommage.
Il est très vraisemblable que d’autres passagers placés à hauteur de hublots, côté gauche de la cabine, aient pu observer la manifestation s’ils ont eu la curiosité de regarder à l’extérieur.
En toute objectivité, les passagers placés côté droit de la cabine ne pouvaient être en mesure de constater le phénomène.
Nous n’avons pas osé alerter les stewards ou hôtesses présents en cabine (Au nombre de 5 sur ce vol), ni apostropher d’autres passagers pour les inciter à regarder par les hublots pour ne pas générer de trouble supplémentaire dans l’avion.
7/ Départ subit de la sphère suite à une brutale accélération (en gardant à priori le même cap).
L'objet est très rapidement sorti de notre champ de vision et semble donc avoir dépassé l'avion.
L’Airbus a poursuivi son vol sans encombre, ni turbulence. L’équipage n’a pas fait d’annonce particulière en cabine, en dehors des consignes de sécurité au moment du remous constaté au début de la séquence. A priori il semble que l’avion n’ait pas changé de cap par rapport à la route prévue et il s’est posé à l’heure à l’aéroport de Nice (21h).
Durant l’évènement, nous n’avons pas constaté d’interférence dans l’éclairage intérieur de l’avion.
Il ne nous a pas été possible d'interroger le commandant de bord et son copilote à notre descente d'avion, le cockpit étant fermé à ce moment là. »
Photo n°3 de la série. Auteur C. Belaubre. (Copyright coldevence.com)
2/ Enquête et démarches entreprises.
A l'issue des différents récits recueillis auprès des témoins oculaires, on peut poser les réflexions et remarques suivantes :
On pourrait émettre à ce stade l'hypothèse que cette turbulence très forte ait été produite par l'arrivée brutale de la sphère a proximité de l'avion. Si les deux faits étaient effectivement liés cela suggèrerait la matérialité du phénomène, comme également la présence de la trainée s'en échappant.
Autant qu’on puisse juger sur les photos disponibles, le phénomène a l’air très proche de l’avion (de l’ordre de quelques centaines de mètres, mais c’est objectivement difficile à déterminer). Pendant toute cette phase de vol (14 minutes selon les dires des témoins (*)!), il s’est maintenu dans la même position relative par rapport au jet, ce qui semblerait attester un comportement intelligent. Sa position, légèrement en contrebas, et manifestement en avant du plan formé par les ailes de l’avion, pourrait suggérer qu’il s’agit d’un objet piloté ou tout le moins contrôlé. De par cette position, l’objet semble se maintenir en dehors de la trainée générée par l’avion de ligne.
On peut par ailleurs constater sur les photos en plus gros plan qu’il ne peut s’agir d’un autre aéronef civil ou militaire, voir d’un missile (!) produisant une trainée unique (Qui aurait par exemple pu affleurer de la couche nuageuse en contrebas), car aucune superstructure caractéristique n’est décelable sur toute la durée de l’observation.
Les témoins ont par ailleurs attesté de la difficulté de mise au point au moment des prises de vue, la visée se faisant à travers les hublots immédiatement accessibles et présentant quelques rayures de surface (d’ailleurs discernables sur certaines images), ce qui leur a fait perdre de précieux instants, compte tenu de la fébrilité qui s’était emparée d’eux, conscients qu’ils étaient à ce moment là d’être témoins d’un fait insolite.
Bizarrement on peut noter sur certaines photos que ce qui a été assimilée à la trainée semble légèrement dépasser la boule blanche, la « coupant » dans sa partie médiane (Si tout du moins l’interprétation en termes de trainée produite par un moteur quelconque est pertinente).
Les témoins insistent sur le fait que la chose évoluait bien à l’extérieur de l’avion, qu’ils l’on vu de leurs yeux et que les images produites ne peuvent, selon eux, être réduite à un artéfact quelconque sur le plan optique.
Après le départ de l’objet, la trainée n’était plus visible dans le ciel.
Les témoins n’ont pas été en mesure d’évaluer la longueur de cette trainée.
On peut également remarquer sur un cliché la présence d’une autre trainée loin en avant de l’avion (Visible au dessus de l’aile gauche et peut-être se prolongeant un peu de l’autre côté de l’aile, sur la gauche de l’image). Il se peut qu’il s’agisse cette fois d’un autre aéronef, les témoins ayant confirmé que durant le vol d’autres avions de lignes avaient été aperçus au loin (Mais parfaitement identifiables) croisant sur des routes plus ou moins parallèles, sens Sud-Nord et Nord-Sud, ce qui n’est guère anormal s’agissant de routes aériennes fortement fréquentées.
Dans le cas de cette seconde trainée, visible que sur une seule image parmi celles enregistrées (Plus précisément l’avant dernière de la séquence), on peut raisonnablement supposer qu’elle a été produite par un avion évoluant dans la même direction que l’appareil d’Easyjet, la partie de la trainée la plus nette étant sur la droite de l’image.
Photo n°12 de la séquence. Auteur P. Beake (Copyright coldevence.com)
(* A propos des horaires : Les vérifications entreprises sur les données Exif des fichiers photos laissent apparaître qu’un des deux appareils n’étaient pas réglé correctement à l’heure, du fait des écarts constatés avec la chronologie des évènements rapportés par les témoins. En effet le premier à avoir été utilisé par C. Belaubre., affiche des horaires de prises de vue compris entre 19h18 et 19h23, et le second utilisé par Pierre Beake, entre 19h08 et 19h09, et se sont bien les deux clichés pris par Pierre Beake qui ont été réalisés en dernier, peu avant le départ de l’objet).
Les horaires indiqués correspondent à l’heure anglaise (Il faut donc rajouter une heure pour se caler à l’horaire français).
Concernant les autres démarches entreprises, nous avons tenté de contacter les différents services en charge du contrôle aérien (CRNA nord d’Athis-Mons, SCTA), la DGAC, le CODA.
Devant la difficulté d’avoir accès à ces services pour des enquêteurs privés, nous avons contacté le GEIPAN (Groupement d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés, dépendant du centre national d’études spatiales) auquel nous avons transmis un dossier préliminaire accompagné de plusieurs des photos réalisées par les témoins.
A la demande du GEIPAN, les données relatives à l’évènement ont été consignées sur le formulaire intitulé « Témoignage standard », téléchargé depuis le site web de l’organisme.
Il nous a été également demandé de procéder à une déposition officielle auprès de la gendarmerie. Afin de faciliter cette démarche, un document rappelant les devoirs de collaboration de la gendarmerie dans ce genre de procédure, nous a été communiqué. Le GEIPAN est en effet lié à la Gendarmerie Nationale par une convention de fonctionnement
(PROTOCOLE CNES/DGGN (DCT/DA/2011-0005976 -DGGN/DOE/SDDOP 30840).
La déposition a été réalisée auprès de la BTA de Nice (Caserne Nau). Elle a donné lieu à l’enregistrement d’un procès verbal (Référence 126/2011) auquel a été joint le questionnaire standard GEIPAN dument rempli et signé.
Dès les premiers éléments en sa possession, le GEIPAN nous a fait part de son intérêt pour le cas.
S’en sont suivis plusieurs échanges très constructifs par mails dont nous résumons la teneur ci-après.
3/ Hypothèse GEIPAN
Sur la base de l’examen d’un premier assortiment de photos, le GEIPAN a proposé l’explication suivante pour rendre compte du phénomène observé :
-la trainée grise est l'ombre de la trainée réelle de l'avion, portée sur le nuage qui est en dessous de l'avion.
-le cercle argenté est un phénomène connu sous le nom de
spectre du Brocken avec cercle lumineux
(Voir annexe pour de plus amples informations).
Ce phénomène apparait dans la direction opposée au soleil, ce que les photos confirment. Un expert du GEIPAN, pilote d'avion, a déjà constaté ce phénomène.
Pour ce qui est des violentes secousses ressenties à bord de l'avion, ceci n’étant pas dans le domaine de ses compétences, le GEIPAN n’a pas d'explication particulière. Leur avis est qu’il n’y aurait pas de lien de cause à effet avec le phénomène optique constaté.
A ce stade de l’enquête, le GEIPAN a confirmé son intérêt par ce cas, notamment parce qu'il s'appuie sur des documents photographiques particulièrement "efficaces". Il nous a de plus fait part de son souhait de pouvoir utiliser ce cas, notamment pour le publier sur le site du GEIPAN, mais aussi pour l'utiliser éventuellement pour des conférences internes à leur établissement. Dans cette optique, des demandes sont régulièrement faites aux témoins pour une autorisation de copyright.
4/ Examens complémentaires.
En première lecture, l’hypothèse avancée par le GEIPAN nous a paru plausible.
En effet, l'avion circulant nord->sud en fin de journée, le soleil se trouvait à l'ouest de sa position, donc sur sa droite, et qu'à ce titre on ne peut écarter une ombre projeté en oblique sur l'écran de nuages situé en contrebas.
Il nous semblait néanmoins utile de pouvoir tester et valider l’hypothèse du spectre de Brocken en apportant des réponses à quelques questions restées en suspend et en levant les ambiguïtés suivantes:
a) Vérifier de façon formelle l’hypothèse : La connaissance du plan de vol précis de l’avion (Cap suivi, altitude de vol et vitesse), et les données météorologiques locales au moment de l’évènement (Notamment hauteur du plafond nuageux), ainsi que la hauteur angulaire du soleil à ce moment de la journée et son azimut, permettrait de tester efficacement l’hypothèse du spectre de Brocken par quelques calculs de triangulation.
b) Sur l’ensemble des images disponibles, il apparaît que le phénomène se maintient pendant toute la durée de l’observation (Près d’un quart d’heure) dans les « dix heures » par rapport à la position de l'avion (Positionnement en faisant référence aux aiguilles d'une montre) et à moins de 10 degrés sous sa ligne de vol. Cette position ne varie pas autant qu’on puisse juger sur les photos disponibles, ce que confirment les témoins.
De plus durant ce lapse de temps, l'avion a au moins parcouru 200 kms si ce n'est 250, cela devrait donc avoir quelques incidences sur l'angle d'observation de l'effet optique invoqué, ce qui ne semble pas à priori le cas sur les images disponibles (A moins que la différence soit très légère, ce point serait à vérifier).
c) Dans l'hypothèse du spectre du Brocken, on devrait avoir, en toute logique, un ombre projetée plus marquée pour l'avion par rapport à sa traînée. C'est à dire que sur les images zoomées, on devrait discerner une ombre plus contrastée correspondant à la silhouette de l'avion, donc au centre du spectre (du disque lumineux). Or même en faisant jouer des effets de contraste sur les images disponibles on n'a pas cette impression.
A contrario, on pourrait invoquer la distance relative du phénomène, du fait de la projection en oblique sur le sommet des nuages. Celle-ci est manifestement de plusieurs kilomètres dans ces conditions, ce qui peut, à l'évidence, jouer sur le manque de netteté.
On pourrait également invoquer un effet de « masquage » par l'intensité lumineuse du disque au centre duquel est sensé se découper l'ombre de l'avion. On constate sur certaines images (Celles zoomées justement) que le disque est coupé dans sa zone médiane, et c'est effectivement l'argument le plus fort, compte tenu des photos déjà transmises, en faveur de l'interprétation par le spectre de Brocken.
Il sera néanmoins intéressant, dans cette hypothèse, de voir pourquoi, sur certains autres clichés parmi ceux réalisés par les témoins, et que nous avons réexaminés plus minutieusement dans l'optique de cette interprétation, la traînée semble dépasser le disque blanc...
Photo n°4 de la série. Auteur C. Belaubre (Copyright coldevence.com)
Photo n°6 de la série. Auteur C. Belaubre (Copyright coldevence.com)
d) Eclaircir les conditions de la fin du phénomène qui, selon les dires des témoins a été brutale, la « boule » accélérant sur la même trajectoire et dépassant manifestement l'avion sur sa ligne de vol. La traînée n'était dès lors plus visible. Cette situation serait-elle liée à un changement de cap de l'avion? (Le plan de vol serait utile)
e) Dans l'hypothèse du spectre de Brocken, il y a tout lieu d'imaginer que l'effet optique aurait pu être déjà présent avant la turbulence, mais que les témoins ne l'avaient pas remarqué avant la survenue du violent remous. Le témoin le plus proche du hublot nous a concédé qu'il était occupé à lire un magazine à ce moment là, mais qu’il jetait néanmoins de temps à autre un regard par le hublot pour profiter de la vue. C'est peut-être leur soudaine vigilance, suite à cette secousse, qui les a conduits à déceler la présence du phénomène. Dans cette hypothèse, il n'y aurait là qu'un concours de circonstances, pouvant conduire à posteriori les témoins à lier les deux événements. A leur décharge, ils avaient également matière à supposer cette relation, compte tenu que la turbulence s'est exercée dans le plan latéral et non vertical comme c'est généralement le cas lors des trous d'air. A noter qu'il n'y en a pas d'autres eu ni avant, ni après, durant toute la durée du vol.
En réponse à notre mail exposant ces diverses suggestions et questionnements, le GEIPAN, par l’intermédiaire de son nouveau directeur, Monsieur Xavier Passot, nous a communiqué les réflexions suivantes :
« Je ne pense pas nécessaire de valider plus avant cette hypothèse par les calculs que vous suggérez. Les éléments que nous avons, heure locale, direction générale du vol, et aussi les ombres portées sur les ailes de l'avion, me semblent suffisants pour affirmer que le soleil est bien dans la direction opposée au disque lumineux. Je souscris tout à fait à vos explications sur l'absence, au moins partielle, de l'ombre de l'avion. J'ai eu la chance d'observer le même phénomène (sans la trainée) en avion sur un nuage bien plus proche: l'ombre de l'avion était nette, et c'était un anneau lumineux, et non un disque.
Il serait intéressant de savoir si la disparition du phénomène a coïncidé avec la fin de la couche nuageuse: ceci confirmerait (ou non !) l'hypothèse.
Quant à la description que font vos amis de la fin du phénomène par accélération de la boule, je le rapproche de plusieurs témoignages de disparitions de phénomènes connus (extinction de lanternes thaïlandaises, passage dans l'ombre de satellites ...) que les témoins décrivent comme des accélérations extrêmes : je pense qu'il s'agit d'un complexe phénomène de persistance rétinienne et d'interprétation mentale. »
Ces diverses remarques nous ont incités à procéder à un complément d’enquête.
Suite à ce travail, nous avons porté à la connaissance du GEIPAN les éléments suivants :
Pour M. Belaubre, le phénomène a semblé dépasser l’avion, et sa traînée s’est diluée progressivement. De sa position il nous dit ne pas avoir vu le phénomène se détacher en dehors de la couverture nuageuse. Il nous a par ailleurs confirmé ne pas avoir remarqué la présence du phénomène avant la survenue de la turbulence (Il jetait régulièrement un regard à l’extérieur pour profiter de la vue).
M. Beake insiste sur le fait qu’à la toute fin de l’observation, au moment où celui-ci semble accélérer pour dépasser l’avion (Sa trainée se poursuivant en avant pour sortir du champ de vision limité aux deux hublots immédiatement accessibles par les témoins), il aurait vu fugitivement celui-ci se découper au dessus d’une trouée dans les nuages. Il confirme néanmoins la disparition progressive de la trainée qui a semblé se diluer.
La divergence entre les deux témoignages sur cet aspect crucial de la fin du phénomène, appelle quelques commentaires.
Il se peut objectivement, les deux témoins n’observant pas le phénomène exactement sous le même angle (La position des sièges sur lesquels étaient assis les témoins a induit indubitablement une certaine parallaxe), qu’ils aient donc eu des champs d’observation légèrement différents. Qui plus est, M. Beake nous a confirmé avoir observé principalement sur le second hublot immédiatement en avant de celui accessible directement par M. Belaubre, ce qui est cohérent par rapport aux places occupées dans l’ avion. Ceci pourrait expliquer que l’un soutient avoir vu la sphère blanche et sa trainée se découper sur une trouée et l’autre pas. Comme il est possible que M. Beake ait interprété comme une trouée dans les nuages un léger voile nuageux en contrebas, induisant une différence de contraste par rapport à la couverture nuageuse plus compacte survolée jusqu’alors. Il est dommage que nous ne disposions pas d’une photo à ce moment précis, ou mieux d’une séquence vidéo, ce qui aurait permis peut-être de trancher ce point.
Dans l’hypothèse où la perception de M. Beake est conforme à la réalité (Et nous n’avons à priori aucune raison de la remettre en cause), cela fragiliserait indubitablement l’hypothèse interprétative par le spectre de Brocken. Cette hypothèse reste néanmoins, à notre avis, la plus plausible, en tout cas la plus rationnelle, dans les conditions de l’observation, même s’il subsiste malgré tout un petit doute quant aux circonstances de la fin du phénomène.
Outre les photos réalisées au dessus de la couche nuageuse, nous ne pouvons compter pour l’instant que sur deux témoignages détaillés et les impressions visuelles des deux principaux témoins (Dont nous précisons qu’ils ne portent ni l’un ni l’autre de lunettes correctrices pour la vision de loin).
Nous rappelons que pour les deux autres personnes faisant partie du groupe, Mme Beake n’a pas pu observer le phénomène en totalité (Elle n’a perçu que la traînée), et M. Langouët n’a pas été en mesure de voir quoi que ce soit depuis son siège situé de l’autre côté de la travée centrale de l’avion.
Ci-dessous quelques une des photos réalisées en gros plan par C. Belaubre et en plan plus large par P. Beake. Nous avons pris soin de jouer sur les paramètres de luminosité, contraste et gamma afin de mieux faire ressortir certains détails qui nous interpellent (Notamment la trainée, ou l’ombre, qui traverse le disque, voir semble le dépasser!). Comment interpréter la chose ? Serait-ce une question d’angle de projection sur la couche nuageuse en fonction de la progression de l’avion durant l’observation?
Si on fixe arbitrairement à T0 le début de la séquence (Que nous estimons correspondre à 19h55 heure française selon nos recoupements), la photo2 est prise à T0 + 13 secondes, la photo4 est prise à T0 + 1 minute et 46 secondes, la photo6 est prise à T0 + 5 minutes et 13 secondes, la photo9 est prise à T0 + 5 minutes et 15 secondes, la photo11 est prise à T0 + 5 minutes et 16 secondes.
Photo n°7 de la série. Auteur C. Belaubre (Copyright coldevence.com)
Photo n°9 de la série. Auteur C. Belaubre (Copyright coldevence.com)
Photo n°13 de la série. Auteur P. Beake (Copyright coldevence.com)
Réponse du GEIPAN, par l’intermédiaire de M. Xavier Passot :
« … Concernant le témoignage lui même, Le fait que la trace et la sphère se déplace en avant de l'avion me paraît tout à fait normal si l'avion a légèrement changé de direction vers sa gauche : la sphère reste dans la direction opposée au soleil : si par exemple le soleil a passé de la direction relative "4h" à "5h", la sphère a dû se déplacer en même temps de
10h à 11h. Par contre, je dois avouer que je n'explique pas sur la photo6 que l'ombre de la traînée dépasse la sphère, si ce n'est à poser l'hypothèse que les 2 phénomènes ne se produisent pas à la même altitude juste pendant ces quelques secondes : il est vrai que le voile nuageux semble diffus, mais c'est quand même peu probable. Notez aussi que cette configuration serait encore plus étrange si l'on considérait que c'est la sphère qui "émet" la traînée ! »
4/ Conclusion temporaire.
En effet, il subsiste quelques éléments de détails dans le récit des témoins et sur les documents photographiques disponibles qui laissent planer encore un doute quant à l'interprétation par un spectre de Brocken.
Mais on conviendra que c'est souvent dans les détails que se cachent les vraies difficultés...
Nous nous accordons tout à fait sur la remarque de M. Xavier Passot concernant la traînée traversant le disque et même le dépassant comme on peut le constater sur certaines des images dont nous disposons.
Dans l'hypothèse alternative d'un véhicule produisant une trainée de combustion, cette caractéristique serait bien singulière, voir pour tout dire aberrante, et pourtant c'est bien ce que plusieurs images nous révèlent!
L'interprétation par une traînée de combustion ne peut donc également convenir.
Alors quoi d'autre, dans la mesure où il paraît effectivement assez hasardeux d'invoquer deux plans de projection à des distances différentes ?
Sans présupposer la nature effective du phénomène observé par nos amis, il faut bien reconnaître que l'on a là des documents délicats à interpréter si l'on s'astreint à ne négliger aucun détail, à fortiori ceux qui peuvent nous déranger, dans un sens ou l'autre.
Nous remercions le GEIPAN pour les échanges de points de vue sur ce cas ainsi que les diverses réflexions que nous avons pu également partager en marge de cette enquête.
L’hypothèse d’un phénomène optique, du type spectre de Brocken, sera à prendre sérieusement en considération dans le panel des divers phénomènes optiques et autres interprétations physiques susceptibles de répondre à des rapports d’observations rapportées de bonne foi par des témoins (Notamment celles réalisées depuis des aéronefs lorsque les conditions propices sont réunies).
Annexes :
Spectre de Brocken
Formation
Le spectre de Brocken est formé par la diffusion de la lumière par les gouttelettes qui forment le brouillard. La condition optimale pour l'observer est d'avoir un Soleil bien dégagé derrière soi et une nappe de brouillard devant soi. On a donc le Soleil dans le dos, et l'on observe l'apparition d'un cercle lumineux et coloré à l'exacte opposée du Soleil. Ce cercle lumineux a pour nom la Gloire. On observe aussi une zone centrale sombre, qui n'est autre que l'ombre de l'observateur, cachant le centre et le bas de la Gloire: c'est le Spectre de Brocken. Chaque personne voit donc son propre spectre.
Il arrive aussi que l'on voie un cercle lumineux plus large (35 à 40° par rapport au point anti-solaire), c'est le "fogbow" en anglais, que l'on pourrait traduire par "arc-en-brume": il s'agit d'un arc-en-ciel formé par les gouttelettes de la brume. La principale différence étant que dans ces minuscules gouttelettes la lumière est diffractée et produit donc un arc plus diffus et pale qu'un traditionnel arc-en-ciel. On peut aussi observer des arcs surnuméraires en allant vers le centre de l'arc principal.
Définition issue de wikipédia:
Un spectre de Brocken ou spectre du Brocken (en allemand Brockengespenst) est l'ombre considérablement agrandie d'un objet, observée d'un sommet montagneux dans la direction opposée au Soleil, sur un nuage de gouttelettes d'eau ou sur du brouillard. Elle est parfois entourée d'un cercle lumineux. Si ce dernier est coloré comme un arc-en-ciel, il s'agit alors d'une gloire (anthélie).
Il tire son nom du point culminant de la chaîne du Harz, le Brocken, dont le sommet est souvent dégagé et produit cette ombre sur les nuages en contre-bas. La condition optimale pour l'observer est d'avoir un soleil bien dégagé d'un côté et une nappe de brouillard ou un nuage de l'autre, avec un objet entre les deux. Il n'est visible que dans l'axe Soleil-obstacle-nuage car la rétrodiffusion est faible vers les angles s'en éloignant. Chaque personne ne peut donc voir que son propre spectre.
Le phénomène peut être observé dans toute situation où un objet, une personne ou un aéronef est éclairé par l'arrière avec une zone nuageuse en contrebas. Les dimensions de l'ombre sont proportionnelles à la distance entre l'objet et le brouillard/nuage. L'ombre est souvent déformée en une forme triangulaire à cause de la perspective. De plus, les dimensions de l'ombre sont sujettes à une illusion d'optique quand l'observateur la voit sur les nuages assez près de lui et la compare à des objets au sol vu à travers des trous dans la nuée. Finalement, l'ombre se formant sur des gouttelettes d'eau de différentes dimensions qui se déplacent avec le nuage, le spectre semble bouger et varier en grandeur.
L'apparition d'un cercle lumineux est dû à la rétrodiffusion de la lumière par les gouttelettes de la masse nuageuse. La lumière est réfléchie principalement dans la direction opposée au rayonnement dans le cas de gouttes de nuages ou de brouillard. Dans le cas où l'observateur voit des cercles colorés, on a affaire en plus à de la diffraction et de la réflexion interne dans les gouttelettes, de façon similaire à celui qui produit un arc-en-ciel ou une gloire.
L'apparition de ce phénomène dans les montagnes du Harz a créé plusieurs légendes et superstitions. Le spectre a été observé et décrit scientifiquement pour la première fois par le naturaliste Johann Silberschlag en 1780, ce qui a répandu l'appellation. Une aquarelle décrivant ce phénomène a été exposée à la galerie parisienne Talabardon et Gautier.
L'une des meilleures descriptions de ce phénomène, est celle qu'en a donnée M.Hane, qui en fût témoin le 23 mai 1797 . Après être monté plus de trente fois au sommet de la montagne Brocken, il put finalement voir l'objet de sa curiosité :
« Le soleil se levait à environ quatre heures du matin par temps serein; le vent chassait devant lui à l'ouest, vers l'Achtermannshohe, des vapeurs transparentes qui n'avaient pas encore eu le temps de se condenser en nuages. Vers Quatre heures un quart, le voyageur aperçut, dans la direction de l'Achtermannshohe, une figure humaine de dimensions monstrueuses. Un coup de vent ayant failli emporter le chapeau de M.Hane, il y porta la main, et la figure colossale fit le même geste. M. Hane fit immédiatement un autre mouvement, en se baissant, et cette action fut reproduite par le spectre... »
— Source le Magasin Pittoresque 1833